Chaque lieu est un écrin où le regard peut se faufiler en douceur. L’effet de perspective et le rythme de l’épaisseur des murs prennent ici et plus que jamais, toute leur importance. Chaque passage et la moindre enfilade de portes doivent être étudiées ou re-étudiées pour que leurs proportions puissent guider la lumière.

En artistes, Jean Luc Charrier et Sara Giunta aiment tracer sur le bâti des tableaux de lumière. D’un coup de crayon, les murs deviennent cimaises pour y accrocher des effets de lignes, des découpes, des structures en fer étiré comme autant d’ouvertures singulières et de cadres sur le paysage.

Tirer parti des singularités de l’architecture, d’une voûte ou d’un ancien entrepôt pour donner de l’esprit à une buanderie ou une cuisine. Seule ligne directive, la correspondance entre le bâti existant et l’apport créatif. Tout l’art de faire répondre une verrière à du carrelage ou à une paroi vitrée ou un mur de pierres à une hotte en briquettes.

Montaigne aurait-il inspiré ce refuge secret de la littérature? Cette tour à pages blanches écrite par Sara Giunta, cette bibliothèque merveilleuse qui grimpe très haut sous une voûte de rêve d’enfance…L’architecture peut donc se lire retirée dans une tour d’ivoire, montée en carreaux de plâtre, enduite à la chaux, imaginée sur mesure avec son alcôve où blottir le fauteuil de l’homme des livres.

Place au sur-mesure pour un matériau de toujours qui offre à l’architecture sa superbe. Tout ici se construit selon la physionomie des lieux, dans les règles de l’art selon un assemblage simple et ancestral de briquettes de terres cuites du XVIIIème siècle. Pareil au travail d’un couturier pour un défilé de passages voûtés ou de cheminées.

Inscrire l’architecture dans son environnement est essentiel pour construire le bien-être. Une maison couleur terre qui se fond dans la nature, une entrée sous l’emprise de la vigne et le regard qui s’échappe au jardin par un chemin de mousse… « Pour nous, le bâti et le végétal ne font qu’un. »